source : Amy Lawrence pour Athletic

« Il est parti »
« Quoi ? »
« George. Parti. »
« Non ! »
« Oui, parti. Viré. Finito. »

En 1995 les infos circulaient de manière plus rudimentaire qu’aujourd’hui. C’était l’époque du bouche à oreille, un coup de fil, un bulletin radio, Ceefax (l’équivalent anglais du Teletext), puis les infos du journal du soir, donc l’info prendrait quelques heures avant d’être connue du grand publique. Tout ceux qui savaient, tout ceux que ça intéressaient, se devaient de passer le message.

Mais bien que des premiers signes étaient apparut dans les semaines précédentes, George Graham n’avait pas vraiment vu venir ce moment. On enquêtait sur lui depuis deux mois par rapport à des malversations financières concernant 2 transferts, et il en a parlé ouvertement au Board dès le départ, il s’est défendu et ne se sentait pas en danger immédiat. Le Club continuait de se concentrer sur les matchs à venir, ils lui ont donné quelques millions à dépenser pour le recrutement de 3 joueurs offensifs, prouvant leur soutient.

Tout s’est déroulé le jour du match contre Nottingham Forest, quelques heures avant le coup d’envoi, un mardi soir. Ce matin là, George Graham part faire un footing autour de sa maison dans le Nord de Londres. En rentrant chez lui, son répondeur clignote : le Club le convoque à une réunion. Il traverse le Marble Hall, monte les escalier qui mènent au bureaux en chêne des dirigeants. Graham adorait la tradition que représentait la décoration. En tant qu’entraineur il était obsédé par le détail, il prêchait ses exigences en terme de « standard » et de « classe », des valeurs qui ont été transmises au Club à travers les générations depuis les années 30. Personne ne portait la veste avec le canon incrusté avec autant d’autorité et de panache.

Pendant le même temps, George Graham était au cœur d’une histoire de transactions louches, impliquant un agent norvégien, qui a arrangé plusieurs transferts à Arsenal, et qui a versé £425.000 au Manager des Gunners en cash. Comme il l’expliquera plus tard dans son livre, The Glory and the Grief, il a accepté ce qu’il considérait comme un « cadeau non sollicité » et a regretté ce choix depuis. « Si je pouvais remonter le temps, il y a peu de choses que je ferais différemment dans mon règne comme Manager d’Arsenal. Le seul changement, ce serait de dire « Non, non, non » quand l’agent norvégien Rune Hauge a décidé de me remercier de lui avoir ouvert des portes dans le business des transferts en Angleterre. Le fait qu’il ait voulu montrer son appréciation avec deux cadeaux généreux, a mis une tentation sur mon chemin et je n’ai pas su résister. »

George Graham sur le banc à Highbury

George Graham a passé 15 ans à Arsenal, divisé en 2 carrière réussies de joueur et d’entraineur, et un total de 9 trophées. Avec Arsenal il a remporté un doublé, deux coupes d’Europe, et a été champion dans le finish le plus dramatique de l’histoire du championnat. Mais son licenciement lui a été annoncé lors d’une discussion qui a duré 2 minutes 30.

Une discussion rapide car George Graham avait développé une amitié avec les hommes qui ont finalement du prendre la décision et lui annoncer. Leur propre consternation était palpable. Le Board était divisé sur la décision à prendre, ce n’était pas simple. Mais c’était plus une décision qu’ils étaient forcé de prendre qu’une décision qu’ils voulaient prendre, donc le plus rapidement sera le mieux. Le Chairman Peter Hill-Wood invite Graham dans la salle du Board, lui présente une feuille tapé à la machine, l’informant de son licenciement immédiat.

Graham se rappelle qu’il était « presque sans voix ». On lui a accordé quelques minutes pour ranger ses affaires, et passer quelques coups de fil. Et ensuite il était parti. Arsenal a de son côté publié un communiqué et les fax des salle de rédaction se sont mises à vrombir. « Arsenal Football Club a maintenant été informé des résultats de l’enquête de la FA Premier League concernant les supposées irrégularités dans certains transferts, et le Board a conclu que Mr Graham n’a pas agit dans les meilleurs intérêts du Club. Le Board a donc décidé de résilier le contrat de Mr Graham comme Manager. Le Chairman a ajouté que c’est triste que la carrière distinguée de Mr Graham à Arsenal FC se termine de cette manière, et lui rend hommage pour les succès qu’il a apporté au Club … »

C’est difficile de mesurer l’imposante personnalité de George Graham à Arsenal, et son départ a laissé un grand vide. Un mélange d’émotions – tristesse, incrédulité, inquiétude – a frappé tout le monde. Les fans se sont rassemblé autour du stade dans l’après-midi, complètement sonnés par la nouvelle. De leur côté les joueurs se préparaient pour le match du soir quand ils ont appris. A l’époque la routine consistait à se rencontrer au South Herts Golf Club pour un repas d’avant match, ensuite conduire jusqu’à Highbury pour garer leur voiture sous le centre JVC en Clock End, et ainsi pouvoir rentrer chez eux en voiture après le match.

Lee Dixon se rappelle « j’étais en état de choc lorsque j’étais sur le chemin vers le stade, dans ma voiture. On avançait dans l’inconnu. C’était une telle figure de proue qu’on se demandait comment le Club pouvait continuer sans lui.  On n’imaginait pas Arsenal sans lui. » L’attaquant Kevin Campbell : « il a toujours prêché la solidarité et camaraderie, et le voir partir comme ça c’était difficile. Il a fait tellement progresser ce Club. Il avait un tel pouvoir. Six mois avant tout le monde était heureux après avoir remporté la Coupe des Vainqueurs de Coupe contre Parme, et soudainement il y a eu ces rumeurs, et enfin il est partit. C’était assez dingue. »

Ce jour là, Glenn Helder, signé une semaine plus tôt, fait ses débuts. Le vif ailier hollandais était venu à Arsenal convaincu par George Graham, car Middlesbrough offrait un meilleur contrat, mais le discours de Graham l’a enthousiasmé. Cette connexion qu’il avait trouvé avec cet entraineur était ce qu’il recherchait – quelqu’un qui pouvait lui apporter la discipline dont il avait besoin, mais aussi pour l’encourager à s’exprimer. Il a refusé une sélection avec les Pays-Bas contre le Portugal pour jouer son premier match avec Arsenal. « Il avait beaucoup de plans pour moi. Il m’a dit « tu as tout ce qu’il faut pour jouer pour cette équipe, tu vas plaire aux fans, et aider l’équipe avec ton talent. » Et ses débuts étaient un moment bizarre, perdu lors de l’échauffement, avec toutes les différences culturelles, abandonné par l’entraineur qui l’a fait venir juste avant son premier match.

« Bien sûr j’ai agit de manière professionnelle car le monde du Football est une jungle. Il le fallait, pour les caméras. Et après le match quand on m’a demandé, j’ai dit que c’est pas de chance de voir partir le manager qui m’a signé, que je suis triste mais que je sais comment marche le Football. J’ai dis que j’étais heureux de jouer pour Arsenal et je ferais de mon mieux. Mais c’était pour les caméras, je souffrais intérieurement. C’était le manager que je voulais, qui me voulait vraiment, et une semaine après ma signature il n’était plus là. Je suis du genre à faire les efforts en plus pour un entraineur qui croit en moi, j’aurais tout fait pour le rendre heureux. Pour moi, c’était un vrai coup dur. »

Rune Hauge à droite

Hauge a fait son apparition en 1988. Il était à Londres pour les affaires, et a rencontré David Dein, vice-Chairman d’Arsenal, et vrai décideur en interne. Graham se rappelle qu’on lui a présenté quelqu’un de jeune, charmant, sympathique. Le Football en 1988 est beaucoup plus insulaire, il y avait des restrictions sur le nombre de joueurs étrangers dans la plus part des championnat. Juste pour comparer, parmi tout les joueurs de l’Euro 1996, seul un joueur non britannique évoluait en Angleterre, Jesper Olsen de Manchester United. 2 ans plus tard le Football a beaucoup changé. Et donc les transferts à cette époque étaient plus simples, ils étaient organisés de Manager à Manager, ou de Dirigeant à Dirigeant. Très peu d’agent ou d’intermédiaires étaient impliqués. Mais dans cette période, alors que le marché commence à se globaliser, des négociateurs ou intermédiaires sont nécessaire pour régler les transferts internationaux.

Graham et Hauge deviennent complice à partir du transfert du suédois Anders Limpar en 1990. A l’époque, les 3 joueurs étrangers d’Arsenal étaient David O’Leary (bien qu’il soit né pas loin d’Highbury), Limpar, et l’islandais Siggi Jonsson. George Graham raconte comment s’est développé sa relation avec Hauge : « Je le voyais comme un bon contact à avoir en Europe car il avait de bonnes connexions, et il me voyait comme un homme qui pouvait l’aider dans ses affaires en Angleterre. On a travaillé ensemble dans ce but, je lui disait quels Clubs pourraient être intéressés dans lesquels de ses joueurs, et alors Arsenal avait la priorité sur ses joueurs. » C’est comme ça que Peter Schmeichel et Andrei Kanchelskis ont été proposé d’abord à Arsenal avant de signer à Old Trafford. A l’époque Graham était très content de ses joueurs au poste de gardien (Seaman) et d’ailier (Limpar), donc ça ne lui a pas posé de problème de mettre en contact Hauge avec Alex Ferguson à Man Utd.

Knut Espen Svegaarden, un journaliste norvégien qui travaille dans le Football depuis des décennies connait bien Hauge. A l’époque ils avaient tout les deux un arrangement. « J’ai débuté dans le plus gros journal norvégien en 1991 et j’ai travaillé régulièrement avec lui. Il profitait de nous, et on profitait de lui. C’était comme ça entre journaliste et agent – c’est toujours le cas – ils nous donnent des infos et on les aide de notre côté. Il était bon carnet de contact pour les joueurs. Si vous discutez avec lui seul à seul, il pouvait être ouvert et charismatique, mais en société devant beaucoup de monde, il devenait plus timide. Il avait commencé comme directeur sportif à Nuremberg en Allemagne, puis il a vu l’opportunité de faire de l’argent sur les transferts de joueurs. En Norvège il a été très important pour amener la sélection aux Coupe du Monde 1994 et 1998. Car il a fait venir beaucoup de joueurs en Angleterre et en Allemagne. Les joueurs ont progressé grâce à ses connexions avec Alex Ferguson, George Graham, Graeme Souness. »

Le marché de Hauge était les joueurs scandinaves, et deux autres de ses joueurs signent à Arsenal, le danois John Jensen et le norvégien Pal Lydersen. C’est là que l’histoire change.  Hauge invite Graham à le rencontrer juste avant Noël en 1991, dans le bar du Park Lane Hotel dans le centre de Londres. Un endroit bien connu d’Arsenal, car c’est la propriété de deux dirigeants du Club. Hauge sort de sa sacoche plusieurs enveloppes et les offre à Graham comme un cadeau pour l’avoir aidé à l’intégrer dans le marché anglais.

Pour sa défense, George Graham raconte : « Si j’avais demandé une sorte de pot-de-vin, est-ce qu’on pense vraiment que j’aurais choisit un endroit aussi publique – souvent fréquenté par des dirigeants d’Arsenal – pour la transaction ? » L’enveloppe contenait £140.500 en billets de £50. Un second paiement est arrivé lors de l’été 1992 sous forme de chèque. « Encore une fois, je n’ai rien demandé … je n’ai aucun doute que ça semble louche, mais c’était un cadeau. Et je ne l’ai pas demandé. »

Après quelques années d’enquête, il est conclut que cet argent est lié aux transferts de Lydersen et Jensen, quelque chose qu’il a contesté vigoureusement mais sans succès. Car après avoir été licencié par Arsenal, la FA le sanctionne à son tour, il est bannit 1 an du Football. Bien qu’il n’y ait pas de preuve pour l’affirmer, dans le Football on pense que George Graham est tombé pour quelque chose qui était une pratique courante. « Il a été le bouc-émissaire » pense Lee Dixon. « Il y avait énormément de Managers à l’époque qui ont cherché à se couvrir. Je n’ai aucune preuve de gens qui prennent des pots-de-vin ou qui s’échangent des enveloppes kraft, mais je n’ai aucun doute que ça existait. Je suis désolé qu’il ait du prendre pour tout le monde. Il l’a fait. Il a fait une erreur. On en fait tous. Mais c’était pas de chance qu’il soit celui dont on fait un exemple.

C’était la norme à l’époque. Dès qu’il y a de grosses sommes d’argent qui passent de main en main, peu importe le milieu, il y a de la corruption. Si vous pensez que ça n’existe plus maintenant, vous êtes stupide. Il y a encore plus d’argent et plus d’agents. Mais c’est une autre histoire. George a rendu l’argent, a accepté la punition, et est passé à autre chose. Je le respecte pour ça. Je suis sûr qu’il a connu des moments difficile, des regrets, mais il reste un homme brillant du Football et je l’adore. »

Jensen et Lydersen

Pal Lydersen était surpris qu’Arsenal s’intéresse à lui, il quitte son Club local IK Start pour une équipe qui a remporté le titre deux fois en Angleterre sur les 3 dernières années. « IK Start avait la réputation d’un Club qui échoue, c’est le seul Club du sud de la Norvège, beaucoup de bons joueurs, mais ils n’avaient pas remporté de titre depuis 1980, et ont été relégué plus que n’importe quel Club depuis. » Mais selon Svegaarden c’était un joueur prometteur : « Il était très rapide, et un grand défenseur. Il reste encore aujourd’hui le seul norvégien à avoir joué pour Arsenal. Mais c’était compliqué avec Lee Dixon et Nigel Winterburn, c’était comme les Alexander-Arnold et Robertson de l’époque, ils jouaient tout les matchs pendant 10 ans ! » Jensen était un autre genre de joueur. « John est devenu populaire très rapidement » se rappelle Dixon. « On le surnommait Faxe, c’est le nom d’une bière danoise, c’est pour dire qu’il s’est très bien intégré. Il venait de remporter l’Euro, mais c’était comme un joueur de pub, car il adorait la bière, il fumait une cigarette à la mi temps, il était très drôle. Les fans l’adoraient, et nous aussi dans le vestiaire. »

George Graham a eu le nez pour faire un recrutement phénoménal dans la construction de ses équipes de 1989 et 1991. Mais avec le temps, le style de jeu a changé, et les joueurs recrutés reflétaient ça. Arsenal est passé d’équipe qui jouait le titre en championnat, à équipe de coupe. Ils remportent la FA Cup et la League Cup en 1993, et un an plus tard la Coupe des Vainqueurs de Coupe. Il gagne une réputation de tacticien en Europe. Mais en championnat le Club régresse, lors de sa dernière saison Arsenal végète en seconde partie de tableau, lors du jour de l’an 1995 Arsenal est 13ème. C’est à ce moment que les allégations ont été rendue publique à travers une interview en Norvège d’un dirigeant d’IK Start, suggérant que les chiffres concernant le transfert de Pal Lydersen ne correspond pas à l’argent qu’ils ont reçu. Alors la pression commence à augmenter.

« George a commencé à perdre le vestiaire » se rappelle Dixon.« Il y avait un malaise. Notre forme en championnat était vraiment pourrie. Je me rappelle jouer un match à Highbury et en regardant dans le programme je vois le classement, en me disant « si on ne les bat pas ce soir on va être en gros danger … » Vu comment George était, très strict et minutieux, il a toujours été vu comme le capitaine du navire. C’était la personne qui faisait respecter toutes les règles. Mais quand les histoires ont commencé à sortir, on se disait qu’il y avait un décalage. Il a toujours été réglo, très dur en négociation. Tout son stricte code de conduite était jeté par la fenêtre. « Je ne peux pas croire que le Boss ait fait ça … » C’est ce qu’on se disait. Je ne pensais pas que c’était vrai, et je pensais que ça allait s’arrêter. A chaque fois qu’on a été dans l’adversité, on s’en est toujours sorti tous ensemble. On en pensait pas que ce serait un gros problème. »

Kevin Campbell, était lui devenu un remplaçant, et John Hartson et Chris Kywomya sont arrivé pendant cet hiver. « Il y avait beaucoup de rumeur à propos de ce qui pourrait se passer. Pendant un moment on savait que des choses n’allaient pas, l’équipe n’allait pas, et ensuite des joueurs sont arrivés qui ne correspondaient pas au style de George Graham. Il n’était plus vraiment lui-même. Je l’ai connu depuis mes 16 ans, il avait un tel aura à l’époque. J’ai appris à le connaitre à travers les années. Et on pouvait voir que quelque chose n’allait pas. L’intensité qu’il a toujours eu n’était plus là. »

Le match face à Nottingham Forest s’est joué le 21 Avril 1995. Son adjoint Stewart Houston est manager par interim. Dixon : « On regardait Stewart et on se demandait si il ferait l’affaire. Il y avait beaucoup de pression sur lui. George commandait le vestiaire à son arrivée, l’ambiance est devenu différente. Il manquait une présence. Il y avait aussi beaucoup de discussions, beaucoup de colère par rapport à son départ. « Comment pouvait-il se permettre de nous demander de jouer pour si peu – on était mal payé comparé aux joueurs des autres Clubs rivaux – pendant que lui prend de l’argent dans des affaires ? »

Les recrues Helder, Kiwomya font leur débuts, ce dernier marque l’unique but du match, et Jensen a joué au milieu. Lydersen est lui repartit dans son Club d’IK Start en prêt, son contrat a été résilié peu de temps après le départ de Graham. Svegaarden se rappelle d’une interview qui est parut plus tard en Angleterre. « Quand il a quitté Arsenal il n’a pas dit un mot. Je le connais bien, il n’est pas du genre à dire des choses négatives. Et dans cette interview, comme d’habitude, il n’y avait rien de controversé. Il a dit que tout allait bien, que c’était une bonne expérience son passage à Arsenal. Puis une semaine plus tard ça fait les gros titres « Lydersen : J’espère que George brûlera en enfer ». Mes collègues ont téléphoné au journaliste, pour lui dire que Pal n’a jamais dit ça. Et il a répondu « Non, mais il l’a surement pensé ». Que dire ? C’était la fin de l’histoire pour Pal. »

John Jensen est lui resté à Highbury 18 mois de plus, avant de rentrer au Danemark où il a joué 5 années avant de prendre sa retraite et de devenir consultant. Il reste très populaire à Arsenal, tout ceux qui étaient présent quand il a enfin marqué son seul but, lors du nouvel an 1994, doivent avoir le t-shirt pour en témoigner. La carrière d’Helder n’a jamais répondu à ses espoirs. Âgé maintenant de 51 ans, il regrette encore le départ de Graham : « Si il était resté, je sais dans mon cœur que mon passage à Arsenal aurait été totalement différent. Je serais devenu le joueur que j’aurai du être, le joueur que je sais que j’étais. »

Et Hauge, il a d’abord été bannit à vie par la FIFA, une peine qui a été réduite à 2 ans. Il a de nouveau été influent dans le monde des transferts et négociations, mais il n’était plus mis en avant, faisant de son numéro 2 le visage publique de son entreprise. Lorsqu’il a pu récupérer son permit d’agent, il a de nouveau représenté des joueurs norvégiens. Mais il est devenu beaucoup plus discret.

George Graham s’est lui exilé avant de revenir travailler, d’abord à Leeds Utd, et ensuite Tottenham Hotspur. Il remporte la Coupe de la Ligue pour le grand rival d’Arsenal en 1999 – un des deux derniers trophées remporté par les Spurs. Difficile de savoir ce qui a le plus dérangé les fans d’Arsenal, entre se servir de son rôle de Manager d’Arsenal pour gagner de l’argent avec un agent, ou entrainer le pire ennemi. Mais le temps fait que ces deux aspects de sa carrière sont oubliés au profit de ses succès avec Arsenal.

Graham reste un homme d’Arsenal, il a toujours ce Club dans son cœur, il regarde les matchs, a ses opinions sur l’équipe. Cette année sera les 50 ans de la victoire en Fairs Cup et Graham fera partie des personnes célébrées par le Club. Et il reste le dernier entraineur d’Arsenal a avoir remporté une Coupe d’Europe. Beaucoup de fans des 70s, 80s, 90s ont vénéré Graham. C’était un joueur de classe, qui s’est transformé en entraineur ambitieux qui a instillé une mentalité que vainqueur au Club. C’était quelqu’un d’intelligent, intransigeant, et pendant tant d’année il représentait tout ce qu’un supporter peut rêver chez un Manager.

En Décembre dernier il était de retour dans une loge de l’Emirates avec son écharpe rouge autour du cou, invité par le Club avec son grand ami Franck McLintock, pour voir débuter la carrière de Mikel Arteta à Arsenal. Il a apprécié ce qu’il a vu, un sens fort de l’organisation, plus de discipline. Ces valeurs non-négociables dont parle Arteta rappellent les principes de George Graham. L’écossais a toujours été un optimiste, il a oublié les mauvaises périodes et apprécie se rappeler des bons souvenirs. « On n’en sait pas beaucoup sur soi-même tant que l’on a pas connu de crise » dit-il. « Je suis fier de dire que je suis devenu un homme plus fort après cette expérience. »