source : Arsenal (écrit par Neill lui-même)

UNE SOIRÉE AU CINÉMA

Donc j’étais là, à regarder un film au cinéma avec une jeune femme, par chez moi à Bangor (Irlande du Nord). C’était un samedi soir, et à l’entracte j’ouvre le supplément sport du Belfast Telegraph, et je découvre qu’un jeune espoir de Bangor FC qui s’appelle Terry Neill signerait à the Arsenal. Le journaliste était un gars qui s’appelait Malcom Brodie, une légende dans le milieu du sport nord irlandais. Il connaissait tout le monde. Malcom était en fait écossais, et était venu en Irlande du Nord très jeune pour devenir un grand du journalisme – je dirai même un génie. C’est devenu un ami proche, comme il l’était avec Sir Alex Ferguson.

Bref, à ce moment, j’étais ce jeune homme assis dans le cinéma, quand j’ai vu que ce cher Malcom avait écrit cet article, je savais que c’était vrai. Ceci dit, est-ce que je voulais y aller? J’étais bien chez moi, dans une famille merveilleuse, j’ai vécu une enfance idyllique. Mon père Billy était mon meilleur pote. J’avais de bons amis aussi, j’étais apprentis ingénieur. Donc j’avais un bel avenir devant moi. Sans oublier le fait que je jouais pour mon Club local et que j’adorais ça. Pour faire court, je n’étais pas trop excité à l’idée de déménager à Londres. A la fin du film, j’ai replié le journal et je suis rentré. Arsenal a cru que je viendrai en courant. Mais j’ai décidé d’en parler avec mon cher père, et j’ai décidé d’aller à the Arsenal.

Terry Neill sous les couleurs d’Arsenal en tant que joueur

DÉSOLÉ, DOC…

Le 23 Décembre 1960. C’était le jour de mes débuts avec Arsenal à Sheffield Wednesday. Le Boss, George Swindin, m’appelle à l’hôtel avant le match, il me dit : « Terry, tu penses être prêt pour faire tes débuts? ». Mon instinct me fait répondre « Donnez moi un autre mois, Boss ». J’étais juste un gamin, à peine 18 ans à l’époque. « Et bien, tu vas remplacer Tommy Docherty aujourd’hui », il ajoute. J’étais pétrifié car je pensais que Tommy me tuerai. Il est la première personne sur qui je suis tombé après cette discussion. Il a été super avec moi dès le moment où je suis arrivé au Club, et voilà comment je repaie sa gentillesse, en lui piquant sa place! En réalité, il l’a très bien pris. Il ne pouvait pas être plus encourageant.

J’ai donc été à Hillsborough et fait impression d’entré en marquant un but pour mes débuts. Sur corner, je contrôle de la cuisse et reprend la balle de volley en lucarne, hors de portée du gardien, Ron Springett. Je n’oublierai jamais la générosité de Tommy. Plusieurs années plus tard, quand il est parti de Porto [en tant qu’entraineur], je l’ai fait revenir en Angleterre comme adjoint à Hull. Il était avec des amis à Rotherham et la rumeur disait qu’il pouvait devenir sélectionneur de l’Écosse, mais il avait besoin de travailler. On a joué un match de pré-saison contre la sélection japonaise, j’étais joueur-manager. Je n’y croyais pas quand je vois mon numéro pour me faire remplacer. « Tommy, je suis bien sur le terrain, et puis c’est moi le manager! » j’ai crié. Et en souriant il me répond : « Et moi je suis maintenant le sélectionneur de l’Ecosse! » Je ne pouvais pas être plus heureux pour lui, il est partit avec ma bénédiction.

JEUNE CAPITAINE

Moins d’un an après avoir signé pour the Arsenal, j’ai fais mes débuts. Et lorsque j’ai eu 20 ans, je suis devenu le plus jeune capitaine de l’histoire d’Arsenal, un record que Tony Adams finira par battre. On était en pré-saison, et Billy Wright, qui avait remplacé Swindin, m’a juste jeté le brassard. C’était une très grosse surprise. Billy me dit qu’il y a beaucoup de lui en moi. Je n’étais pas le plus talentueux, il y avait des joueurs avec plus d’expérience, plus de talent, mais j’ai travaillé dur. J’étais un bosseur. Et entendre ça de la part d’un si grand joueur comme Billy Wright, ça voulait dire beaucoup. Certains jeunes allaient jouer au billard après l’entrainement et boire quelques bières. Mais moi non. Je n’étais pas vraiment un buveur, et j’étais plus concentré sur mes études à Regent Street Polytechnic pour préparer mon avenir pour un vrai travail. Mais j’étais aussi content d’accepter la responsabilité de devenir capitaine d’Arsenal.

Terry Neill entraineur d’Arsenal

5 MINUTES DE FOLIE

En 1978 on a eu beaucoup de joueurs blessés, quand on a rencontré Ipswich en final de FA Cup [il est alors le manager d’Arsenal]. Je ne me cherche pas d’excuse, mais c’est la vérité. Quand le coup de sifflet final a retentit, on a perdu ce match 1-0, leur manager Bobby Robson est venu et s’est excusé. C’était quelqu’un d’authentique, quelqu’un de bien. Le Football a besoin de personnes comme Bobby. On était le grand favoris et ça nous a tué.

L’année suivante, on se retrouve contre Man Utd en final, et après avoir mené 2-0 à 5 minutes de la fin, Man Utd revient à 2-2. Les gens ne donnent pas suffisamment de crédit à Man Utd pour ce retour, ils le mériteraient. Mais heureusement, on a un dernier moment de gloire quand Alan Sunderland arrive au second poteau pour marquer le but vainqueur à quelques secondes de la fin. 3-2 pour nous. Les gens me demandent ce que ça faisait au coup de sifflet final, et bien c’était un pure soulagement. Bobby Robson a été si gracieux l’année précédente, j’ai fais de même avec Dave Sexton et Tommy Kavanagh sur le banc d’United. Dave a été un super coach à Highbury quand j’étais joueur, c’est quelqu’un de bien.

LA FIN

Je savais qu’il y avait une colère des fans [à la fin de sa carrière de manager]. On n’était pas bon en première partie de saison 1983/84, puis la défaite en Coupe de la Ligue contre Walsall a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’était un moment triste pour moi, j’ai essayé et j’ai échoué, à faire venir de nouveaux talents. J’ai essayé de signer Michel Platini et même Diego Maradona. Je voulais ces gars à Arsenal. Un autre que je voulais vraiment, c’était Frank Arnesen, l’international danois de l’Ajax. C’était un fan d’Arsenal, et il l’est toujours, à chaque fois que je le revois, il me dit « Terry, tu aurais du me signer à the Arsenal ». Mais je ne l’ai pas fait.

Le boulot ingrat de me licencier est revenu à notre charmant Chairman, Peter Hill-Wood. Lui, et Harold Needler à Hull City ont été les meilleurs Chairmen que j’ai connu dans le Football. Ils étaient intelligents, généreux, mais avec une certaine fermeté. C’était difficile pour Peter quand le moment est venu. Il m’a dit qu’il n’a pas pu dormir pendant une semaine car il redoutais ce moment. En fait c’était le licenciement le plus sympa de l’histoire du Football. On a bu une tasse de thé. Il n’y a jamais eu d’engueulade. Ils devaient faire ce qu’ils pensaient juste pour le Club, et j’ai respecté ça à l’époque, je le respecte encore aujourd’hui.