source : GunnersTown
David O’Leary, ou « Spider » comme il était surnommé, a traversé les époques à Arsenal, de ses débuts dans l’équipe qui remporte le doublé de Bertie Mee, en passant par l’époque Terry Neill et Don Howe, jusqu’au règne de George Graham. Aucun joueur dans l’histoire de ce Club n’a joué autant de match que l’irlandais, 722 apparitions.
David O’Leary était un défenseur central avec une très bonne lecture du jeu, un bon sens de l’anticipation et du positionnement. Malgré les apparences il était costaud et rapide avec ses longues jambes, d’où son surnom. Il avait une bonne relance, bon dans les airs, il était vraiment très complet, et c’était un défenseur très calme, une présence rassurante dans le cœur de la défense.
C’est difficile à croire quand on entend son accent irlandais, mais O’Leary est né à quelques pas d’Highbury. La famille a émigré en Angleterre pour le travail, mais une semaine après sa naissance ils sont retourné vivre à Dublin. Dès ses 13 ans il passe un essai à Man Utd, et ils souhaitent le signer mais O’Leary préfère rester en Irlande. Finalement il passe un essai un an plus tard à Arsenal et cette fois il accepte, juste après ses 15 ans il signe. A cette époque d’autres irlandais de Dublin sont signés chez les jeunes, comme Brady, Stapleton. Pour éviter qu’ils aient le mal du pays le Club les autorisaient à rentrer chez eux quelques jours une fois toutes les 6 semaines. Mais O’Leary lui préfère rester à Londres
En 1975 il est appelé pour participer à une tournée de pré-saison en Ecosse avec l’équipe première, puis il fait ses débuts lors du premier match de la saison à Burnley, alors qu’il n’a que 17 ans. Malheureusement c’est une saison très compliquée pour Arsenal qui termine 17ème (O’Leary a joué 27 matchs lors de sa première saison). C’est donc la fin de Bertie comme entraineur, il est remplacé par Terry Neill qui l’installe en défense centrale et il joue 33 matchs lors de sa seconde saison et c’est le début d’une longue séries de saisons pleines comme titulaire. A cette époque il est associé à des défenseurs moyens, il faut attendre Mars 1977 quand Arsenal signe Willie Young en provenance de Tottenham, pour qu’il joue aux côtés d’un défenseur de qualité. Il était un complément parfait, Big Willie était très costaud et fort dans les duels, un profile opposé à celui du jeune O’Leary, plus dans l’anticipation.
Après la fameuse tournée de fin de saison en Australie, Terry Neill décide d’engager Don Howe pour l’épauler, signe Pat Jennings dans les buts et l’équipe se redresse et atteint 4 finales en 3 ans. Malheureusement les Gunners n’en remportent qu’une, la FA Cup de 1979 contre Man Utd. Lors de la finale de Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1980 contre Valence, il défend parfaitement sur Mario Kempes, mais les Gunners sont éliminés aux penaltys. Après ce match c’est le départ des irlandais, Liam Brady rejoint la Juventus, Frank Stapleton va à Man Utd l’année suivante. Cependant O’Leary est resté fidèle au Club, signe un nouveau contrat malgré l’intérêt d’autres Clubs.
Terry Neill est viré et Don Howe lui succède puis c’est au tour de George Graham de devenir le Manager des Gunners en 1986. Avec l’écossais, Arsenal remporte son premier trophée en 8 ans, la Coupe de la Ligue face à Liverpool. Il est alors associé au jeune Tony Adams, avec les internationaux Sansom et Anderson sur les côtés. Après la défaite en finale de Coupe de la Ligue face à Luton en 1988, George Graham signe Steve Bould pour la saison suivante. Le Manager écossais a alors bouleversé l’équipe avec l’arrivée de jeunes de l’Academy, les recrues, et les départs forcés de joueurs plus expérimentés, mais David O’Leary survit à ces changements. Il participe donc aux premiers succès de l’ère Graham, le titre de 1989, avec ce match à Anfield où O’Leary est associé à Steve Bould et Tony Adams dans une défense à 3.
C’est la saison suivante qu’il dépasse les 621 apparitions de Geordie Armstrong, et devient le joueur avec le plus de match sous les couleurs d’Arsenal. Lors du match suivant à Highbury, contre Norwich, les deux équipes applaudissent O’Leary, et David Dein lui offre un trophée en crystal et un maillot floqué 622. C’était un match fou avec Norwich qui mène 2-0, avant qu’Arsenal revienne à 2-2, puis les canaries reprennent l’avantage. Alors David O’Leary marque un but, ce qui lui est arrivé rarement dans sa carrière (11 buts en championnat), et en toute fin de match Arsenal obtient un penalty marqué par Dixon en deux temps. Après ça il y a eu une bagarre générale et la FA punit les deux Clubs financièrement.
Lors de cette saison 1989/90 il joue sa dernière saison pleine. Il joue seulement 21 matchs dont 11 comme titulaire la saison suivante, alors que les Gunners remportent un nouveau titre. La saison 1992/93 est sa dernière à Arsenal, seulement 6 matchs joué dont 1 seule titularisation, il a alors 35 ans. Il a tout de même joué arrière droit en finale de la Coupe de la Ligue remportée par Arsenal face à Sheffield Wednesday. Et il est rentré en jeu en finale de FA Cup toujours contre Sheffield Wednesday, sa dernière apparition en rouge et blanc et son dernière trophée. Son palmarès compte donc 2 titres de champion, 2 FA Cup, et 2 Coupes de la Ligue.
Avec l’Irlande il a obtenu 68 sélections, il a fait ses débuts en 1976. Un grand moment de sa carrière c’est le penalty décisif qu’il a marqué lors de la Coupe du Monde 1990 contre la Roumanie pour qualifier l’Irlande en quart de finale.
En 1993 il rejoint Leeds où il termine sa carrière jouant seulement 10 matchs. 3 ans après avoir pris sa retraite de joueur, il devient le Manager de Leeds alors en Premier League. Avec Leeds il qualifie notamment le Club en demi finale de Champion’s League en 2000/01. Aussi en 1999, une victoire de Leeds face à Arsenal empêchent les Gunners de remporter le titre, un match qui reste en travers de la gorge de certains fans d’Arsenal, alors que David O’Leary célèbre son succès et se dispute avec Robert Pires.
Mais la loyauté de David O’Leary est indéniable, il est resté quand d’autres sont partit avec un contrat précaire et un salaire inférieur. Et il a traversé les époques à Arsenal tout en marquant l’histoire du Club par ses succès et sa longévité. 18 saisons à Arsenal, 722 apparitions étalées sur 3 décennies, 14 buts.